Définition du métier :
Le Garde Champêtre
exécute des missions de prévention et de sécurité au sein d’une commune rurale. Il assure également un service de proximité auprès des habitants, et veille à la protection de l’environnement. Cette fiche métier vous donne toutes les informations utiles pour devenir garde champêtre territorial.
Ses missions concernent principalement la police rurale. Il intervient sous l’autorité du maire et remplit des missions de prévention contre la délinquance, de surveillance du bon ordre, de la tranquillité, de la sécurité, et de la salubrité publique. Il est également très impliqué dans la protection de l’environnement et veille au respect de la réglementation en matière de chasse et de pêche. Il lutte également contre les actes de pollution et les dépôts sauvages. Il peut aussi s’occuper de la circulation à l’heure de la sortie des écoles, et intervenir lors de conflits de voisinage. Il est en droit de verbaliser les manquements à la loi.
Synonymes et métiers associés : éco-garde, garde-forestier, garde-pêche, policier municipal, métiers de la police municipale, gardien de police municipale.
Niveau d’études ou diplômes requis : diplôme de niveau V requis (BEP, CAP, DNB, CFG, MC ou TP).
Études en alternance : oui, formation de 3 mois rémunérée au SMIC après la réussite du concours.
Salaire débutant : SMIC.
Statut : fonctionnaire d’état de catégorie C de la filière sécurité (cadre d’emploi dit de la police municipale).
Limite d’âge pour le recrutement : minimum 16 ans au moment du concours.
1. Que fait le Garde Champêtre : missions, tâches et fonctions
2. Quel est le salaire d’un Garde Champêtre, son évolution de carrière
3. Quel diplôme, concours études, formation pour devenir Garde Champêtre
4. Préparation pour réussir le concours de Garde Champêtre
1. QUE FAIT LE GARDE CHAMPETRE : MISSIONS, TACHES ET FONCTION :
1.1 Quotidien d’un garde champêtre :
Un garde champêtre compte parmi les acteurs du dispositif de sécurité intérieure. Il intervient dans les communes ou intercommunalités rurales (à la campagne) et travaille sous l’autorité du maire.
La majorité de ses interventions sont similaires à celles de la police rurale et de la police des campagnes. Un garde champêtre veille à l’ordre public aux côtés de la gendarmerie nationale, participe activement à la protection de l’environnement, et offre un service de proximité aux citoyens de la commune.
- Prévention et sécurité publique :
Un garde champêtre est assermenté. Il peut ainsi constater les infractions aux règlements et arrêtés de police municipale, dresser des contraventions et relever l’identité des contrevenants.
Un garde est également habilité à intervenir en matière d’infractions au code de route et à verbaliser les conducteurs si nécessaire. Il a d’ailleurs accès au Système des Immatriculations des Véhicules (SIV) et au Système National des Permis de Conduire (SNPC). Il détient même le droit de saisir des éléments (véhicule, arme, etc.) qui servent à commettre une infraction, et peut demander l’appui de la gendarmerie quand il estime que la situation l’exige.
Ses domaines d’interventions sont très vastes et concernent aussi bien les nuisances sonores, les conflits de voisinage, la maltraitance animale, l’urbanisme, la détérioration du domaine public, que les questions de salubrité publique. Il peut aussi être posté à la sortie des écoles pour veiller à la sécurité des enfants.
- Protection de l’environnement :
En vertu du code de l’environnement, un garde champêtre possède les droits et les moyens nécessaires pour préserver les espèces et les espaces naturels fragiles.
Il participe à la protection de la faune et de la flore en relevant les infractions liées à la chasse et à la pêche. Il peut aussi être amené à constater, par procès-verbal, les délits qui concernent des propriétés rurales et forestières de la commune.
En matière de préservation de l’environnement, les règles sont de plus en plus strictes. Le garde joue désormais un rôle crucial dans la lutte contre les décharges sauvages et le déversement de polluants dans la nature. Il intervient de manière dissuasive en se rendant régulièrement sur le terrain et peut parfois mener des enquêtes pour retrouver les coupables.
Certaines missions sont saisonnières, notamment celles qui concernent la chasse, la pêche, la cueillette de champignons, la prévention des feux de forêt ou encore le camping sauvage pendant la période estivale.
De nos jours, les missions de protection de l’environnement et des espaces naturels sensibles prennent de plus en plus d’importance dans le travail du garde champêtre.
- Rôle informatif :
Depuis toujours, le garde champêtre a une mission d’information auprès des habitants de la commune. Il doit les tenir au courant des récents arrêtés municipaux, les renseigner grâce à de l’affichage, et les prévenir lorsque des enquêtes publiques en cours. Il doit tisser un lien de confiance avec les habitants et être en mesure de les rassurer ou de répondre à leurs questions.
Les tâches administratives occupent également près d’un tiers de son temps de travail. Le garde champêtre doit dresser les procès-verbaux, remplir les mains courantes, établir les convocations, etc.
Les missions d’un garde champêtre sont très variées et en constante évolution. En effet, il doit s’adapter aux problématiques actuelles et à l’urbanisation des campagnes. Ses missions de police ont tendance à diminuer au profit des polices municipales, par exemple. Le garde champêtre n’en reste pas moins un acteur important des communes et intercommunalités rurales.
1.2 Tenue et équipement :
La tenue vestimentaire d’un garde champêtre est définie par le maire qui l’a recruté. Il n’existe aucune réglementation qui impose à un garde de porter un uniforme, bien qu’une circulaire, parue en 1937, l’encourage fortement à le faire pour être reconnaissable.
Dans les faits, un garde champêtre porte presque toujours un uniforme bleu (veste, pantalon, chemise ou polo) proche de celui du policier municipal, mais avec une touche de couleur verte.
La police rurale a toutefois l’obligation de porter, tout au long de son service et de manière visible, une plaque en métal ou en tissu comportant les mentions suivantes : LA LOI, le nom de la commune et celui du garde.
Un garde champêtre a le droit de détenir et de porter une arme de catégorie B (armes à feu de poing ou d’épaule, taser), de catégorie C (flash-ball) ou encore de catégorie D (matraques télescopiques, bombe lacrymogène). Seuls le maire et le préfet sont informés du port d’armes de catégorie B d’un garde champêtre. Une formation est néanmoins obligatoire depuis le 1er janvier 2018.
Comme il se déplace beaucoup, notamment pour ses patrouilles, un garde champêtre est équipé d’un véhicule. Il s’agit souvent d’un véhicule tout-terrain ou 4×4, puisqu’en zone rurale, il doit pouvoir circuler sur des petits chemins, en forêt, dans les champs ou à la mer.
Son véhicule peut également être équipé d’une dashcam, c’est-à-dire d’une caméra embarquée qui filme ce qu’il se passe devant la voiture et qui permet au garde-chasse de fournir des éléments de preuve, en cas de problème lors d’une intervention par exemple.
1.3 Qualités essentielles, compétences nécessaires :
Un garde champêtre doit connaître parfaitement le territoire sur lequel il intervient, ainsi que les différents acteurs de la commune et de l’intercommunalité pour pouvoir les contacter lorsque c’est nécessaire.
C’est un métier qui s’apprend sur le terrain, mais une bonne maîtrise des textes de loi (surtout du Code de l’environnement) et des milieux naturels, de la faune et de la flore, est tout de même indispensable.
Un garde doit également avoir un bon sens relationnel pour remplir son rôle informatif auprès des habitants. Néanmoins, il doit aussi apprécier le travail en solitaire, être autonome et savoir prendre des initiatives, car il est souvent seul sur le terrain.
Dans certains cas, souvent lorsqu’il exerce dans une intercommunalité, le garde champêtre peut être amené à travailler au sein d’une équipe pluridisciplinaire composée de garde-chasse, garde-pêche, écogarde, etc. Dans ce cas, le travail d’équipe et la communication sont des qualités indispensables pour protéger efficacement un territoire.
Pour la partie administrative de son travail, il doit être méthodique, organisé et rigoureux. Il s’agit de tâches répétitives et chronophages, mais qui sont très importantes pour le fonctionnement des polices territoriales et de la justice.
Pour assurer ses missions de sécurité et de prévention, il est essentiel qu’il sache s’imposer et se faire respecter, tout en se montrant diplomate et pédagogue. Sa condition physique doit être excellente.
1.4 Débouchés, recrutement, ou exercer ce métier :
Ce secteur d’activité recrute peu, car il est en pleine redéfinition. Jusqu’en 1958, l’affectation des gardes champêtres dans les communes était obligatoire. Depuis la fin de cette obligation, le nombre de gardes a drastiquement chuté : alors qu’on en comptait environ 30.000 en 1958, ils étaient 1.800 en 2013 et ils ne sont aujourd’hui plus que 679.
De plus, avec l’essor des polices municipales, la profession doit désormais prendre d’autres formes comme celle d’éco-garde, un métier davantage tourné vers les questions environnementales.
C’est le maire qui nomme, et donc recrute, un garde champêtre. Il est ensuite agréé par le procureur de la République, et assermenté, car il assure certaines fonctions de la police judiciaire et doit pouvoir verbaliser en cas de manquement à la loi.
Il arrive qu’un garde soit nommé à la fois par le maire et par le président du Conseil régional, ou bien par le président du Conseil général, le président de l’établissement public ou encore le président de l’Établissement Public de Coopération Intercommunale (EPCI).
Recruter un garde champêtre représente un coût important pour une commune, c’est pourquoi certains postes sont ouverts au sein d’intercommunalités. Certaines créent même des brigades d’intervention avec d’autres professionnels de la gestion environnementale.
Les départements qui employaient le plus de gardes champêtres en 2021 étaient le Haut-Rhin, la Seine-Maritime, le Gard, l’Hérault, la Somme et la Nouvelle-Calédonie.
1.5 Horaire, conditions et temps de travail :
Un garde champêtre a les mêmes horaires et conditions de travail qu’un fonctionnaire de la fonction publique. Il travaille donc généralement 35 heures par semaine. En tant que fonctionnaire, il bénéficie d’une grande sécurité de l’emploi.
Ses horaires peuvent varier. Il est possible qu’il travaille tôt le matin, la nuit, et même les week-ends ou les jours fériés, mais la plupart du temps, ses horaires correspondent à des horaires classiques : de 8h/9h à 17h/18h.
Le garde champêtre passe la majeure partie de son temps en extérieur, et ce, par tous les temps. C’est un métier exigeant et parfois difficile, mais qui ravira les amoureux de la nature.
2. QUEL EST LE SALAIRE D’UN GARDE CHAMPETRE, SON EVOLUTION DE CARRIERE :
La rémunération du garde champêtre est fixée par une grille indiciaire qui prend en compte son grade et son ancienneté.
Le métier de garde champêtre comprend deux grades :
- Garde champêtre chef
- Garde champêtre chef principal
En tant que garde champêtre chef, le fonctionnaire est rémunéré 1.707€ brut par mois en début de carrière et 2.037€ brut par mois au dernier échelon. S’il est garde champêtre chef principal, sa rémunération est légèrement plus élevée avec 1.722€ brut par mois la première année et 2.294€ brut par mois en fin de carrière.
Sa rémunération est complétée par des primes et des indemnités, qui varient en fonction de sa situation professionnelle et personnelle (nombre d’enfants, etc).
Le passage à l’échelon supérieur se fait à l’ancienneté, comme c’est le cas pour l’ensemble des fonctionnaires de la fonction publique.
Pour monter en grade en revanche, il faut avoir atteint le 6ème échelon de garde champêtre chef et avoir passé au moins 5 années dans un grade de catégorie C. Le fonctionnaire est alors inscrit sur une liste et sera promu au grade de garde champêtre chef principal, si les quotas le permettent.
S’il souhaite évoluer vers un nouvel emploi comme celui de chef de service de police municipale, un garde a la possibilité de passer un examen professionnel après 8 ans d’ancienneté. Il peut aussi décider de passer un concours interne.
3. QUEL DIPOMES, CONCOURS, ETUDES, FORMATION POUR DEVENIR GARDE CHAMPETRE :
Le métier de garde champêtre n’est accessible que par un seul et unique concours externe organisé par les Centres De Gestion (CDG) de la fonction publique territoriale.
Afin de pouvoir s’y inscrire, il faut remplir les conditions suivantes :
- Avoir au minimum 16 ans ;
- Être de nationalité française ou européenne ;
- Posséder un diplôme de niveau 3 (BEP, CAP, DNB, CFG, MC ou TP) ;
- Être en règle au regard du service national ;
- Jouir de l’ensemble de ses droits civiques ;
- Ne pas avoir de casier judiciaire incompatible avec le statut de garde champêtre ;
- Avoir la condition physique exigée par la fonction.
À noter : les parents de 3 enfants et plus, ainsi que les sportifs de haut niveau peuvent se présenter au concours sans condition de diplôme.
Le concours se divise en deux phases : la phase d’admissibilité et la phase d’admission.
Admissibilité :
- Épreuve écrite (durée 1h30, coefficient 3) : rédiger un rapport à partir d’un dossier dont le sujet porte sur un événement survenu dans un lieu public.
- Compréhension de texte (durée 1h, coefficient 2) : répondre à des questions relatives à la bonne compréhension d’un texte.
Admission :
- Entretien (durée 20 minutes, coefficient 2) : oral face à un jury qui évalue la connaissance du fonctionnement des institutions publiques du candidat et ses motivations.
- Épreuves physiques (coefficient 2) : course de 600 mètres pour les femmes et de 1.000 mètres pour les hommes, suivie d’une épreuve de natation avec un départ plongé et un 50 mètres nage libre.
Une note inférieure à 5/20, à l’une des épreuves d’admissibilité ou d’admission est éliminatoire.
Après le concours :
Les lauréats du concours sont inscrits sur une liste d’aptitude. Ils doivent ensuite trouver un poste au sein d’une commune ou d’une intercommunalité.
Un garde champêtre est nommé par le maire ou par le président d’un Établissement Public de Coopération Intercommunale (EPCI). Il a un statut de stagiaire pendant un an.
Lors des trois premiers mois qui suivent sa nomination, il doit suivre une Formation Initiale d’Application obligatoire (FIA). Il s’agit d’une formation en alternance qui se découpe en deux phases.
La première, théorique, se déroule au Centre National de la Fonction Publique (CNFPT). Elle est principalement composée de cours magistraux. La seconde phase, pratique, consiste a effectuer des stages dans des établissements les plus adaptés au poste visé. Il peut s’agir de brigades de gendarmerie, de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), de la police municipale, d’un tribunal, ou même d’une brigade des douanes.
Lorsque les trois mois de FIA sont effectués, une attestation assortie d’une mention confirmant l’aptitude de garde est délivrée au garde champêtre stagiaire.
À la fin de son année de stage, il est titularisé par le maire ou le président de l’EPCI. Dans certains cas, le stage peut être reconduit pour une année supplémentaire.
4. PREPARATION POUR REUSSIR LE CONCOURS DE GARDE CHAMPETRE :
Comme nous l’avons vu précédemment, si vous souhaitez devenir garde champêtre, il faut que vous réussissiez le concours externe.
La solution la plus simple est de préparer le concours tout seul en achetant des livres.
Et si vous deveniez directement policier municipal ?
Le nombre de postes de garde champêtre est faible, et le métier devrez être rapidement fusionné avec celui de gardien de police municipale.
La meilleure solution est donc de rentrer directement dans la police municipale en passant le concours de gardien de police municipale, qui est d’ailleurs très proche de celui de garde champêtre (les livres de préparation sont les mêmes).
Source : Police Nationale